L’histoire du Palazzo Butera en quelques dates :
- En 1692, Girolamo Branciforti, duc de Martini, acquiert plusieurs bâtiments pour construire un casino en bord de mer et confie le projet à l’architecte Giacomo Amato.
- En 1735, Ercole Michele Branciforti et Gravina, prince de Butera, devient propriétaire du Palazzo Butera, qui est déjà l’un des palais les plus importants de Palerme lors du couronnement de Charles de Bourbon.
- En 1737, le prince obtient l’autorisation du Sénat de Palerme pour construire une terrasse sur la Strada dei Cattivi, achevée en 1750. Cela permet au palais d’être visible depuis la mer, à l’instar du Palais royal de Naples. À cette époque, les Branciforti s’approprient cet espace public.
- En 1759, un incendie éclate au Palazzo Butera. L’année suivante, Ercole Michele achète le palais voisin des Moncada, agrandissant ainsi le Palazzo Butera pour lui donner ses dimensions actuelles, avec deux cours intérieures. Entre 1762 et 1764, Gioacchino Martorana et Gaspare Fumagalli réalisent des fresques dans le palais.
- En 1765, Salvatore Branciforti hérite du titre de prince de Butera. Entre 1765 et 1766, de nouveaux artistes, sous la direction de l’architecte Paolo Vivaldi, embellissent l’intérieur du palais.
- En 1773, Ercole Michele Branciforte e Pignatelli, prince de Pietraperzia, mène une rébellion à Palerme et est emprisonné. L’année suivante, il lance un ballon à air chaud depuis les terrasses du Palazzo Butera, un an après l’invention des frères Montgolfier.
- En 1799, à la mort de son père, Ercole hérite du titre de prince de Butera. Il reste fidèle à la monarchie alors que la Révolution française force les Bourbons à s’exiler en Sicile. En 1795, la famille Branciforti crée un nouvel archive pour tenter de maintenir ses privilèges, bientôt perdus.
- En 1836, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc réalise un croquis du grand escalier lors d’un voyage en Sicile. Aujourd’hui, après restauration, le palais retrouve ses couleurs d’origine.
- En 1885, lors du mariage de Giulia Florio et de Pietro, prince de Trabia, le Palazzo Butera devient un lieu de réception emblématique de la Belle Époque.
- En 1950, le carrosse doré de Salvatore Branciforti est retrouvé et utilisé dans un film de Jean Renoir. Il est maintenant exposé au Palais Royal de Palerme.
- En 1970, le palais abrite une école hôtelière. Les années 1980 marquent la reprise en main du palais par les héritiers, qui l’utilisent pour des foires d’antiquités et des événements.
- En 2016, le palais est acheté par Francesca et Massimo Valsecchi, qui lancent sa restauration, achevée en 2020. La majorité de leur collection est exposée à Palerme après avoir été prêtée aux musées de Cambridge et d’Oxford.
Quels sont les tarifs du musée Palazzo Butera ?
Type de Billet | Tarif |
---|---|
Plein tarif | 10 euros |
Tarif réduit | 7,50 euros (Résidents de Palerme, étudiants de l’Université, Académie des Beaux-Arts et institutions affiliées) |
Gratuit | Moins de 18 ans |
Groupes scolaires | 5 euros |
Operart | 17 euros (inclut une visite guidée du Teatro Massimo et de la collection d’art Valsecchi au Palazzo Butera). Billets disponibles aux guichets du Teatro Massimo et du Palazzo Butera ou en ligne sur www.teatromassimo.it. Valable 72 heures à partir de la date du billet. |
Qu’est ce que le Palazzo Butera ?
Le palais Butera était la résidence princière de la famille Branciforte, princes de Butera (une ville située dans l’arrière-pays de Gela à partir de 1580). Construit au XVIIe siècle, il subit d’importantes transformations au XVIIIe siècle lorsqu’il devint la demeure des Branciforte, qui firent ériger une façade longue de 120 mètres, donnant sur le front de mer du Foro Italico, près de la Porta Felice.
L’intérieur, datant du XVIIIe siècle, a été somptueusement décoré. Les salles de l’étage noble sont ornées de fresques de Gioacchino Martorana représentant des scènes pastorales, tandis que la chapelle abrite également des fresques du même artiste, avec un dôme en trompe-l’œil. Les ornements incluent de nombreuses dorures, des stucs et des céramiques.
Acquis en 2016 par le galeriste Massimo Valsecchi, le palais a été restauré pour accueillir des œuvres d’art de sa collection, couvrant diverses époques et cultures.
Où est situé le palazzo Butera ?
Le Palazzo Butera est un ensemble monumental de Palerme, situé dans le quartier historique de la Kalsa.
Son emplacement surplombant le Foro Italico, avec la célèbre Passeggiata delle Cattive, offre une vue imprenable sur le Golfe de Palerme. Le palais est particulièrement visible depuis le port, grâce à la bicromie accentuée de ses façades qui en souligne le profil de loin. Avec la Porta Felice en face, il constitue une scène d’entrée remarquable de la ville de Palerme.
Quelle est l’histoire architecturale du palais Butera de Palerme ?
Les premières mentions du palais datent de 1692, lorsque la famille Branciforte choisit de construire un palais urbain sur le site de certaines de leurs propriétés.
La configuration architecturale actuelle date du XVIIIe siècle, largement remaniée à la moitié du siècle avec l’intervention des architectes Giacomo Amato pour l’extérieur, Ferdinando Fuga pour l’intérieur, et Paolo Vivaldi pour le toit-terrasse. La façade donnant sur la ville est tout aussi saisissante, s’ouvrant sur une enfilade remarquable de salons sur plusieurs mètres, accessible depuis la rue Butera, où se trouve l’entrée principale.
Les intérieurs, bien que présentant une définition des espaces typiquement du XVIIIe siècle, sont hétérogènes : après l’incendie dévastateur de 1759, ils ont été entièrement reconfigurés dans un style encore perceptible, auxquels se sont ajoutés des éléments néoclassiques au fil des ans, ainsi que d’autres espaces, notamment la fameuse Salle moresca.
Évolution du Palazzo Butera
Les décors picturaux du XIXe siècle sont attribués à Elia Interguglielmi et témoignent de la transition entre le style tardif du XVIIIe siècle et le néoclassicisme, avec des résultats de grande qualité.
Au cours du dernier siècle, de nouveaux changements ont affecté l’intérieur du palais, y compris le remplacement des carreaux de majolique et la vente partielle des meubles du XVIIIe siècle, ce qui a fait perdre à l’édifice une partie de son charme originel.
Restauration du Palais Butera
Il est resté la propriété des descendants des Branciforte, princes de Butera, jusqu’à fin 2015. En 2016, le palais a été acheté par Massimo et Francesca Valsecchi. Les nouveaux propriétaires ont financé une restauration complète du palais, tant structurelle qu’artistique, dans l’intention d’ouvrir ce monument au public. Les travaux de restauration ont débuté en janvier 2016, sous la direction de l’architecte Giovanni Cappelletti, qui a également conçu l’exposition muséographique des collections. Depuis le printemps 2021, le Palazzo Butera a rouvert ses portes au public, présentant la première exposition complète de la collection de Francesca et Massimo Valsecchi. Tous les espaces du palais, restaurés et transformés en espaces d’exposition, accueillent des œuvres de la collection, mêlant art contemporain, peintures anciennes, porcelaines monochromes, verres irisés, meubles et objets anglais de l’ère de la Révolution industrielle.
Quel est l’objectif de ce musée situé dans le quartier de Kalsa ?
Après avoir été soigneusement restauré, le Palais Butera abrite la collection d’œuvres d’art de Francesca et Massimo Valsecchi, un couple de mécènes et de collectionneurs originaires de Lombardie, ainsi que l’ingénieur Marco Giammona. Ce vaste projet vise également à revitaliser Kalsa, un ancien quartier de la ville qui a été négligé pendant de nombreuses années, en servant de catalyseur pour le développement urbain.
En ce moment, les œuvres sont présentées dans un arrangement temporaire, chaque œuvre est installée dans un concept innovant de maison-musée, en perpétuelle évolution. C’est la vision des Valsecchi : un espace de recherche accessible au public, plutôt qu’une simple maison reconvertie en musée.
Au rez-de-chaussée, qui sera consacré aux expositions temporaires, on prévoit également une librairie et une bibliothèque. Le premier étage sera réservé à un usage privé, mais sera accessible certains jours sur rendez-vous et partiellement ouvert au public. Le deuxième étage accueillera les expositions permanentes de la collection Valsecchi, ainsi que des expositions temporaires dans quelques salles dédiées. Artistes, conservateurs et chercheurs peuvent dès à présent profiter de l’hébergement, où ils ont la possibilité de continuer leurs travaux en rapport avec les expositions et les collections du palais.
Au rez-de-chaussée, la répartition des espaces architecturaux a été préservée. Un chemin surélevé offre aux visiteurs une vue originale sur les œuvres. Par ailleurs, la salle dédiée aux archives comptables, qui conservait les anciens catalogues des artistes et les registres des cuisiniers, sera transformée en librairie du musée.
Dans la Cavallerizza du palais, une installation temporaire établit un dialogue entre les œuvres d’Anne et Patrick Poirier, et de Claudio Costa, ainsi que Berlin Wall de Tom Phillips (1973) et The End d’Eugenio Ferretti (2015). Dans la salle de la Racine, on retrouve les Quattro Elementi de Claudio Costa, qui représentent la dernière étape d’une exploration artistique à travers différentes cultures et leurs langages. Préservés sous verre comme des vestiges archéologiques, un conduit recouvert de majolique et une racine repliée se juxtaposent à l’œuvre Lacrima des Poirier, offrant ainsi une rencontre à la fois temporaire et idéale.
Les salles du deuxième étage sont donc dédiées aux collections permanentes. Il est clair qu’il ne s’agit pas d’un musée au sens classique. Les installations sontsuffisamment flexibles pour créer de nouvelles connexions entre les objets : « Les visiteurs pourront admirer des peintures anciennes, des porcelaines, des verres, des aquarelles et des meubles de différentes époques, avec pour objectif de mettre en avant la richesse des échanges qui ont contribué à façonner la civilisation européenne. Beaucoup de ces œuvres sont remarquables par leur rareté dans les musées italiens. De plus, des collaborations avec des musées internationaux seront établies, permettant des prêts et des échanges « qui aideront à redonner à Palerme son statut de capitale culturelle, une ville où les objets incitent à réfléchir autrement sur le monde », espère Massimo Valsecchi.
Massimo met l’accent sur son projet phare : transformer le Palazzo Butera en un lien essentiel, un point de rencontre entre Palerme et le monde extérieur, un élément qui fait défaut dans le domaine artistique et culturel. Il exprime sa volonté d’avancer en synchronisant les efforts avec la Ville et l’Université, et souligne que ce n’est pas un hasard si une partie de ses collections a été prêtée à l’Ashmolean et au Fitzwilliam, deux musées universitaires. Il mentionne également l’association qu’il a créée à Palerme, Mediterranean Gateway, qui regroupe le Palazzo, l’Université, l’Église et la FITS (Fondation pour l’innovation du tiers secteur), dont la mission est de favoriser « l’innovation sociale à travers l’art, l’histoire et la culture ». Le Palazzo Butera est aussi le lieu des réunions de l’HoC (Harbour of Cultures), des séminaires expérimentaux qui examinent comment « transformer la position périphérique de Palerme en atout ». L’objectif est d’offrir aux Siciliens contraints de quitter leur île pour étudier et réussir ailleurs une possibilité de retour. Il envisage de développer le Palazzo Butera et le Palazzo Piraino (dont la restauration n’a pas encore débuté) en un centre d’études en collaboration avec des universités internationales : « Un espace d’échange avec des écoles et des professionnels de tous horizons. Un modèle alternatif à la spécialisation excessive qui caractérise la culture universitaire américaine. » « Il serait intéressant de lier ces deux bâtiments : l’un, imposant et majestueux, presque ostentatoire, et l’autre, beaucoup plus sobre, dont la beauté se révèle dans les détails. »
La visite du Palazzo Butera
Les salles du palais, avec leurs plafonds élevés, ornées de magnifiques cheminées en marbre, sont particulièrement impressionnantes.
La terrasse offre une vue splendide sur la mer, les montagnes et la ville. Au rez-de-chaussée, des cartes et des dessins anciens illustrent l’organisation architecturale des villes princières siciliennes.
Depuis 2020, les salles d’exposition à l’étage présentent de nouvelles œuvres de la collection Valsecchi et devraient, à l’avenir, accueillir des expositions internationales majeures.
Dans la cour du Palais, un bar-restaurant met à l’honneur le vin sicilien et dispose d’une charmante terrasse, faisant partie des allées de promenade sous les tonnelles du palais, avec vue sur la mer.
Le bâtiment présente une forme quadrangulaire et est situé au centre de deux grandes cours, auxquelles plusieurs structures, autrefois utilisées comme locaux de service (y compris un moulin), chambres d’hôtes, entrepôts, écuries et logements pour le personnel, convergent. Destiné uniquement à un usage résidentiel, il a été conçu pour refléter le prestige de la famille Branciforte à travers son apparence austère et ses vastes dimensions. Son agencement s’inscrit dans une tradition architecturale remontant aux châteaux siciliens des XIVe et XVe siècles. Cependant, la villa était dotée d’éléments défensifs, entourée de murs avec des chemins de ronde et flanquée de deux tours crénelées de style médiéval, alignées sur les façades principales, lui conférant un aspect militaire. Parmi ces tours, seule celle orientée à l’ouest, vers Palerme, où se trouvait l’armurerie du palais, est encore bien conservée. L’autre, tournée vers Termini Imerese et probablement utilisée comme « librairie », a été détruite à la fin du XIXe siècle.
Sur la façade de la tour orientée vers l’ouest, Giuseppe Branciforte a fait inscrire : O CORTE A DIO, ainsi que la date de 1658 gravée dans les pierres de taille de l’arcade d’entrée. De l’autre côté de l’édifice, il a placé, sous l’arc du portail, une autre inscription provenant d’un sonnet de Miguel de Cervantes, tiré de son roman La Galatea, reflétant son chagrin suite à la mort de son fils unique : YA LA SPERANZA ES PERDIDA, Y UN SOLO BIEN ME CONSUELA QUE EL TIEMPO QUE PASSA Y BUELA LLEVARÀ PRESTO LA VIDA (« L’espoir est perdu et une seule chose me console : le temps qui passe et qui fuit aura bientôt raison de la vie »).
À l’intérieur des murs, le prince Giuseppe a également fait bâtir une petite église, aujourd’hui disparue, ainsi qu’un théâtre, encore présent mais nécessitant des travaux de restauration. L’aspect actuel du palais, influencé par plusieurs ajouts réalisés à différentes époques, se distingue par sa majestueuse façade baroque du côté nord.
La terrasse du palais Butera
La terrasse du Palais Butera est sans doute l’un de ses plus grands attraits. Elle offre une vue imprenable sur la mer Tyrrhénienne, donnant directement sur le Golfe de Palerme. La terrasse est souvent utilisée pour des événements et des réceptions, permettant aux visiteurs de profiter de ce cadre exceptionnel tout en admirant le panorama sur le port et la ville.
Le Jardin du Palais Butera
Les jardins du Palais Butera sont un espace verdoyant qui contraste avec l’agitation de la ville environnante. Aménagés dans un style méditerranéen, ils sont ornés de plantes locales, comme des citronniers, des orangers et des oliviers, ainsi que de sculptures et de fontaines qui reflètent le goût aristocratique de l’époque. Le jardin offre un cadre paisible où les visiteurs peuvent se promener ou se détendre, tout en admirant l’architecture baroque du palais en toile de fond.
L’ensemble de ces espaces extérieurs, à la fois la terrasse et le jardin, confère au Palais Butera une atmosphère unique, où l’histoire, l’art et la nature se rencontrent.