Au cœur de Paris, là où le luxe rencontre l’histoire, se trouve un joyau architectural qui incarne l’élégance intemporelle : la Place Vendôme. Cet écrin de raffinement, célèbre pour ses hôtels particuliers et ses boutiques de haute couture, est bien plus qu’un simple lieu de prestige.

En vous promenant sur ses pavés, vous plongez dans un mélange fascinant d’histoire, d’art et de sophistication. Depuis sa création au XVIIe siècle, la place a été le témoin de nombreux événements marquants, des cérémonies impériales aux révolutions culturelles. Découvrez avec nous les secrets cachés derrière ses façades majestueuses, les anecdotes qui ont forgé son identité et les raisons pour lesquelles la Place Vendôme continue d’attirer les regards admiratifs du monde entier.

Présentation générale de la place Vendôme

La « Place Vendôme » a pris ce nom en 1799 après avoir été appelée successivement :

• Place des Conquêtes
• Place Louis-le-Grand (à partir de 1699)
• et Place des Piques (à partir de 1792)

Aux côtés de la Place des Victoires, de la Place de la Concorde, de la Place des Vosges et de la Place Dauphine, elle figure parmi les cinq grandes places royales de la capitale.

Son architecture est le fruit du travail de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, qui a élaboré en 1699 un plan urbanistique rigide que devaient suivre les propriétaires des bâtiments. Une grande partie de ses façades est aujourd’hui classée monument historique.

Au centre de la place se dresse la colonne Vendôme, érigée en 1810, détruite par les communards et reconstruite par la suite.

Représentant l’urbanisme classique français, la Place Vendôme est l’une des places les plus emblématiques de Paris et est reconnue comme l’une des plus luxueuses au niveau mondial.

Avant de devenir un centre majeur de la joaillerie moderne, la Place Vendôme, en conjonction avec la rue de la Paix, était le cœur de l’élégance parisienne pendant cinquante ans, accueillant de nombreux couturiers et modistes.

L’hôtel de Bourvallais, situé au numéro 13, abrite le ministère de la Justice et est parfois désigné sous le nom de « Place Vendôme » par métonymie.

Quelle est l’origine du nom de la place Vendôme ?

L’origine du nom de la place provient du grand hôtel de Vendôme et de ses jardins, qui ont été construits à l’emplacement de la place actuelle. Cet hôtel avait été érigé pour César de Vendôme, le fils légitimé d’Henri IV avec Gabrielle d’Estrées.

1677 : Création de la place Vendôme

En 1677, un groupe de spéculateurs, comprenant l’architecte Jules Hardouin-Mansart, imagine la place Vendôme. S’inspirant de la place des Vosges, le projet architectural initial prévoyait un rez-de-chaussée avec des arcades pour la promenade, et un arc monumental à l’extrémité nord, donnant sur une large rue. Les bâtiments devaient abriter la Bibliothèque, la Monnaie, l’Académie et un hôtel des Ambassadeurs. Cependant, des problèmes financiers ont conduit à l’abandon de ce projet au profit d’une version plus modeste.

1685: acquisition de l’hotel de Vendome relancement de l’idée de la place Vendôme.

En 1685, Louvois reprend l’idée et acquiert l’hôtel de Vendôme et le couvent des Capucines situés au nord de la rue Saint-Honoré. Les architectes Jules Hardouin-Mansart et Germain Boffrand proposent alors de créer une grande place rectangulaire, ouverte sur la rue Saint-Honoré et bordée de grands bâtiments publics tels qu’une bibliothèque royale, un hôtel de la Monnaie, un hôtel des Académies, et un hôtel des Ambassadeurs. Au fond de la place, une arcade monumentale devait permettre de voir le couvent des Capucines, qui sera reconstruit au nord de la place en 1688.

Les façades sont construites avant même les bâtiments eux-mêmes, et une statue équestre en bronze de Louis XIV, commandée par Louvois à François Girardon, est placée au centre de la place. Celle-ci est alors nommée « place Louis-le-Grand », un nom qu’elle conservera jusqu’à la Révolution.

Le projet de 1699 écrase celui de 1685 et met en place une statue de Louis XIV.

En 1699, le projet public de 1685 est abandonné au profit d’un projet privé. Le roi vend le terrain à la ville, et les façades préalablement construites sont démolies pour réduire la taille de la place d’environ vingt mètres de chaque côté. La place est alors entourée de demeures privées avec des façades uniformes conçues par Jules Hardouin-Mansart.

Avec un plan carré aux angles coupés, la place est clôturée et traversée par une voie unique reliant la rue Saint-Honoré au portail des Capucines. Les bâtiments, destinés à des habitations, ne comportent pas d’arcades au rez-de-chaussée et sont recouverts de toits brisés, dont les combles présentent une alternance d’œils-de-bœuf et de lucarnes (les œils-de-bœuf étant en grande partie remplacés par des lucarnes au XIXe siècle). Bien que la place ait d’abord été prévue pour s’appeler « place des Conquêtes », elle prend finalement le nom de « place Louis-le-Grand » jusqu’à la Révolution.

Une statue équestre de Louis XIV, inaugurée le 6 août 1699, se dresse alors au centre de la place, représentant le roi en chlamyde romaine.

En 1764, la foire Saint-Ovide s’installe sur la place, avant de déménager en 1771 vers la place Louis-XV, future place de la Concorde, en raison du mécontentement des nouveaux propriétaires des hôtels particuliers.

Le 10 août 1792, lors des émeutes qui forcent la famille royale du palais des Tuileries à se réfugier à l’Assemblée législative (avant son incarcération au Temple), la statue de Louis XIV est renversée par la foule. Il ne reste qu’un pied de la statue, conservé dans les collections du musée Carnavalet.

La place Vendôme sous la Révolution

La statue équestre de Louis XIV a été réduite et détruite en 1792.

Entre 1793 et 1799, la place porte le nom de « place des Piques ». Après l’assassinat de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau au Palais-Royal le 20 janvier 1793, qui avait voté la veille pour la mort de Louis XVI, le peintre Jacques-Louis David est chargé d’organiser une cérémonie funèbre. Au centre de la place, Lepeletier est exposé nu, sanglant, et couvert seulement d’un drap laissant sa plaie visible, sur un socle dans un décor néo-antique mis en scène par David.

Mise en place de la colonne Vendôme pendant la Commune de Paris

La colonne Vendôme est érigée en 1810 à l’emplacement de la statue de Louis XIV, par les architectes Jacques Gondouin et Jean-Baptiste Lepère, sur le modèle de la colonne Trajane à Rome, comportant également un bas-relief hélicoïdal sculpté par Étienne Bergeret, illustrant la campagne de 1806. La colonne est surmontée d’une statue de Napoléon en « César » par Antoine-Denis Chaudet.

Connue sous le nom de colonne Vendôme, elle est initialement appelée :

• colonne d’Austerlitz
• ou colonne de la Grande-Armée.

En 1831, sous la monarchie de Juillet, Casimir Perier fait retirer la statue de Napoléon pour la remplacer par une statue de Bonaparte en « petit caporal » réalisée par Charles Émile Seurre, inaugurée le 28 juillet 1833 par le roi Louis-Philippe Ier à cheval, en tête de la garde nationale.

En 1829, l’éclairage au gaz, inventé par Philippe Lebon, est installé pour la première fois à Paris sur une voie publique.

Une réplique de l’effigie originale est restaurée en 1864 par Auguste Dumont. Pendant le siège de Paris, l’état-major de la Garde nationale est installé à l’hôtel de Ségur et la place est brièvement renommée « place Internationale » en 1871, durant la Commune de Paris, lorsque les communards abattent la colonne Vendôme, la considérant comme un symbole de la tyrannie et du militarisme napoléonien.

Haute-joaillerie et maisons de mode de la place Vendôme

La place Vendôme est aujourd’hui réputée pour être le quartier des bijoutiers et joailliers de prestige. Cependant, depuis le milieu du XIXe siècle, elle est surtout devenue le centre de l’élégance parisienne et internationale. Les clientes viennent dans ce quartier en quête de la plus belle robe, du plus élégant chapeau ou des bijoux les plus raffinés.

Au début, les bijoutiers ont commencé à s’installer dans la rue de la Paix après l’ouverture de la maison Mellerio dits Meller en 1815, qui a marqué le début de l’occupation de cette rue pendant le Premier Empire. La place Vendôme, prolongement naturel de la rue de la Paix, a rapidement attiré ces artisans.

En 1858, le couturier Charles Frederick Worth ouvre sa boutique au 7, rue de la Paix, attirant de nombreux autres créateurs :

• tels que couturiers
• modistes
• chapeliers
• tailleurs
• bottiers
• et parfumeurs.

Ce succès fait du quartier le centre névralgique de la mode, s’étendant aussi à la rue de Castiglione. Parmi les premiers magasins, on trouve la maison Aine-Montaillé, fondée en 1863 à l’angle ouest de la rue Saint-Honoré.

Jusqu’après la Première Guerre mondiale, les maisons de mode dominent encore la place, bien que le secteur se soit progressivement déplacé vers l’avenue d’Antin avec l’ouverture de la maison de couture de Paul Poiret quelques années auparavant.

Le premier bijoutier à s’installer sur la place est Frédéric Boucheron en 1893, qui souhaite quitter le quartier du Palais-Royal pour se rapprocher du nouvel Opéra construit par l’architecte Garnier. Il s’installe dans l’hôtel de Nocé, côtoyant la comtesse Virginia de Castiglione, qui quitte son appartement en 1894. Cette installation attire plusieurs autres joailliers dans la rue de Castiglione au début du siècle suivant.

D’autres joailliers et artisans d’art le rejoignent, tels que Louis François Cartier en 1899, Joseph Chaumet en 1902, Alfred Van Cleef et Salomon Arpels en 1906, ainsi que Briquet, Gomper, Lacloche et E. Marchand avant la Première Guerre mondiale. Plus tard, René Boivin, Técla, Mauboussin (en 1955), Bvlgari, Repossi et Mikimoto (en 1986), Lorenz Bäumer (en 1994), Fred (en 1999), et Courbet (en 2018) viennent également enrichir cette place.

Des horlogers se sont également installés sur la place Vendôme, tels que Piaget en 1991, Patek Philippe en 1995, Pierre Dubail, Chopard en 2003, Breguet en 2006, Rolex en 2008, Hublot et Blancpain deux ans plus tard. De grandes maisons de mode ont aussi ouvert leurs boutiques, comme Chanel Joaillerie en 1991 au numéro 18, Dior Joaillerie en 2001, et Louis Vuitton Joaillerie en 2012.

Que peut on visiter à proximité de la place Vendôme ?

La place Vendôme est un lieu central et élégant à Paris, entouré de nombreuses attractions intéressantes. Voici quelques suggestions de visites à proximité :

1. Le Palais Garnier (Opéra de Paris) : À environ 10-15 minutes à pied, ce magnifique opéra est un chef-d’œuvre de l’architecture du XIXe siècle. Les visites guidées vous permettent de découvrir son opulence et son histoire fascinante.
2. Le Musée du Louvre : Situé à environ 15-20 minutes à pied, le Louvre est l’un des plus grands musées d’art au monde. Vous pouvez y admirer des œuvres célèbres comme la Joconde et la Vénus de Milo.
3. Les Jardins des Tuileries : Juste à côté du Louvre, ces jardins offrent un espace agréable pour une promenade, avec des sculptures, des fontaines et une vue sur la Seine.
4. Le Musée de l’Orangerie : Ce musée, situé aux Tuileries, est célèbre pour ses collections d’œuvres impressionnistes, y compris les célèbres Nymphéas de Monet.
5. La Madeleine : À environ 5 minutes à pied, cette église néoclassique est un monument impressionnant, avec ses colonnes corinthiennes et son intérieur richement décoré.
6. Le Palais Royal et ses jardins : Situé à proximité, cet ancien palais royal offre des jardins paisibles et des arcades avec des boutiques élégantes.
7. La rue de Rivoli : Une grande avenue commerçante à proximité, idéale pour le shopping et pour explorer les boutiques de luxe.
8. Le Musée des Arts Décoratifs : Situé près du Louvre, ce musée offre une collection impressionnante d’arts décoratifs et de design.