Nichée au cœur de Raguse, l’église de Sainte-Marie-de-l’Itrie est l’un de ces joyaux discrets qui racontent l’âme de la Sicile. Entre héritage baroque, traditions religieuses et atmosphère authentique, ce lieu de culte reflète l’histoire mouvementée de la ville. Moins connue que la majestueuse cathédrale San Giorgio, cette église mérite pourtant une halte : elle dévoile aux voyageurs curieux un pan méconnu du patrimoine ragusain, où se mêlent spiritualité, art et mémoire des siècles passés.

Histoire de l’église Sainte Marie de l’Itrie
L’église Sainte-Marie-de-l’Itrie (en italien chiesa di Santa Maria dell’Itria) est l’un des édifices religieux les plus remarquables de Raguse, en Sicile. Elle est consacrée à Notre-Dame d’Itria, représentée dans l’icône de « celle qui montre la voie ».
Édifiée au XIVᵉ siècle grâce au soutien des comtes Chiaramonte, alors seigneurs d’un fief local, l’église conserve très peu de traces de son apparence médiévale : seuls deux bénitiers en pierre de poix et quelques éléments décoratifs rappellent l’ancienne construction, initialement dédiée à saint Julien et liée aux chevaliers de l’Ordre de Malte. Après le violent séisme qui ravage Raguse en 1693, l’édifice est reconstruit et agrandi au cours de la première moitié du XVIIIᵉ siècle. Sa façade, telle qu’on peut l’admirer aujourd’hui, est achevée en 1740.

Ou est localisée l’église Sainte Marie de l’Itrie à Raguse ?
L’église se situe le long de la montée Commendatore. Elle se distingue notamment par son clocher octogonal, orné de terres cuites polychromes représentant des fleurs et des pots, réalisés en 1757 dans des teintes caractéristiques de la Sicile.
Selon certains historiens locaux, le nom de l’édifice pourrait provenir du mot grec hydria, dérivé de hydor (« eau »), désignant une cruche ou un récipient. Cette appellation ferait peut-être référence à une source qui existait autrefois à proximité.

Organisation architecturale de l’église Sainte Marie de l’Itrie
À l’intérieur, l’église se compose de trois nefs séparées par deux rangées de colonnes en calcaire. Elle abrite cinq imposants autels baroques en pierre, sculptés par des maîtres tailleurs de la famille Cultraro. Parmi les œuvres les plus remarquables, on peut admirer, au fond de la nef gauche, un tableau de saint Julien peint par Mattia Preti, l’un des grands artistes du XVIIᵉ siècle.

L’église Santa Maria dell’Itria : héritage baroque et mémoire des Chevaliers de Malte
Nichée au cœur de Ragusa, en Sicile, l’église Santa Maria dell’Itria incarne à la fois la richesse du baroque et l’empreinte historique des Chevaliers de Malte. Fondée en 1391 sous le patronage des comtes de Chiaramonte, elle était à l’origine liée à un hôpital voisin et dédiée à Saint Julien l’Hospitalier. Reconstruite par les Chevaliers de Malte entre 1629 et 1639, puis agrandie après le tremblement de terre de 1693, elle fut achevée dans sa forme actuelle en 1739. Sa façade, remarquable par ses motifs végétaux sculptés et ses ouvertures harmonieuses, séduit particulièrement lorsqu’on l’admire depuis l’escalier qui y mène, offrant une perspective à la fois décalée et envoûtante.

Un Voyage au cœur de Santa Maria dell’Itria
L’intérieur de l’église Santa Maria dell’Itria dévoile une atmosphère où se mêlent harmonie baroque et recueillement spirituel.
Ses trois nefs, séparées par dix colonnes de pierre blanche aux chapiteaux corinthiens ornés de feuilles d’amandier — un détail typiquement sicilien — accueillent autels, chapelles et décorations rococo.
La nef droite abrite la Chapelle de Notre-Dame des Douleurs, marquée par une statue poignante de la Vierge en deuil et un tableau de la Fuite en Égypte, tandis que la nef gauche se distingue par la Chapelle de Saint Blaise, remarquable pour son architecture audacieuse et ses peintures, dont le Miracle de Saint Blaise.
Le transept révèle d’autres trésors, comme la Chapelle de Saint Julien avec une œuvre attribuée à Mattia Preti, ou encore la Chapelle du Saint Crucifix, dominée par un Christ de style espagnol.
Enfin, l’autel majeur, chef-d’œuvre baroque de la famille Cultraro, conserve une peinture du XVIIIᵉ siècle représentant la Madone Odigitria, où figure une rare vue du port de La Valette.
Plus qu’un simple édifice religieux, Santa Maria dell’Itria incarne un héritage vivant : celui des Chevaliers de Malte, des familles mécènes et de la foi profonde de Ragusa, offrant aux visiteurs une immersion à la fois artistique, historique et spirituelle.